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La République du Chili, située à l’extrême sud occidental du continent américain, est par tradition unitaire, présidentialiste et centralisée. Depuis 40 ans, nous sommes subdivisés en unités administratives appelées « régions », lesquelles sont au nombre de 15, plus une, la Région Métropolitaine qui fonctionne en tant qu’axe du pouvoir central – concentrant presque la moitié de la population totale du pays —. Ces régions sont subdivisées en 54 provinces, dans lesquelles sont regroupées 345 communes.

L’administration municipale est exercée par un Maire et son Conseil Municipal, élus au suffrage direct. Les Provinces sont régies par un Gouverneur élu par la Présidence du pays sous la responsabilité d’un Intendant, lui aussi représentant de la Présidence de la République sur le territoire régional. L’Intendant est assisté par les Secrétaires Régionaux Ministériels qui sont les délégués des différents ministères nationaux et par un Conseiller Régional (Core) composé de représentants populaires élus au suffrage direct. Enfin, il faut ajouter le Congrès National composé de deux chambres élues par le vote populaire. 

Cette trame — unique en Amérique —, est verticale, aussi bien dans l’organisation que dans la gestion politique et économique du territoire, et tire sa cohésion d’une force centripète, incarnée par la Présidence Nationale. Le Chili est un pays présidentialiste et centraliste. Au Chili, l’unité nationale et administrative ne fait pas débat, en dépit de l’émergence, au sein de la sphère citoyenne, d’une vision qui relativise ce centralisme et cherche des alternatives propices à un développement harmonieux et décentralisé, capable de fournir de nouvelles opportunités aux territoires, en particulier au moins avancés. 

Notre tradition centraliste et resserrée de l’administration se confronte au besoin citoyen de participer activement à des définitions de fonds, fondamentalement en matière de développement, que les régions souhaitent adopter. Ce besoin citoyen pousse le Chili vers un élan réformiste qui entraîne, tout en les favorisant, une déconcentration et une décentralisation qui gagnent du terrain dans le champ politique. C’est pourquoi, à l’initiative du pouvoir exécutif, trois questions fondamentales sont actuellement débattues au Congrès National sur le thème de la nouvelle régionalisation et décentralisation :

1.— L’élection directe des Intendants (Exécutif régional) qui se superpose au l’élection démocratique des Conseils Régionaux (qui disposent d’attributions en matières fiscales, normatives et résolutives sur les actes ou initiatives de l’Exécutif).

2.— Le transfert effectif de compétences, fondamentalement depuis le niveau central situé dans les ministères, vers le niveau régional, dans des domaines tels que le soutien à la productivité et à l’économie, l’infrastructure et le développement social, afin de définir les priorités de ces politiques au niveau régional.

3.— Une nouvelle structure de financement régional, impliquant plus de fonds de résolution régionale et un certain type de rétribution tributaire régionale destinés à des activités économiques de poids, comme la mine, qui incarne sans nul doute une industrie importante dans notre pays.

Actuellement, le Chili est le théâtre de ces discussions menées entre les régionalistes et l’ensemble des acteurs nationaux que nous sommes parvenus à convaincre des possibilités de développement harmonieux et fédérateur que nous souhaitons en tant que patriotes. Ainsi, nous sommes convaincus que la transition d’une République ultracentralisée vers un nouveau modèle, ouvrant des espaces à la décision au niveau régional, favorisera non seulement une dépense économique plus censée, mais aussi la résolution de problèmes véritablement urgents au sein de la population, tout en faisant souffler un vent de renouveau sur une démocratie que nous sommes tous fiers de défendre.

 

Fernando Verdugo

Président de la Région d’O’Higgins, Chili


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