Le rapport du Rapporteur Spécial des Nations unies sur les droits des personnes déplacées internes a été publié et sera présenté officiellement par l'Assemblée Générale de l’ONU le 21 octobre. Le document, élaboré par la Rapporteuse Paula Gaviria Betancur, souligne que la réintégration doit être reconnue comme un droit également fondamental comme le retour, et qui doit être abordé ainsi qu’à travers des dimensions tangibles - logement, services, documentation - ainsi que travers des aspects intangibles comme la santé mentale, l’identité et la cohésion sociale.
Ce rapport revêt une signification spéciale pour les gouvernements régionaux africains. Pendant le processus d’élaboration, une consultation a eu lieu le 5 juin entre le Rapporteur Spécial et les présidents régionaux des différents continents. A cette occasion, Abdoulaye Maïga, le président de l’Association des Régions de Mali et président du Conseil Régional de Mopti, est intervenu de manière remarquable. Sa contribution a été décisive pour que le texte final reconnaisse le rôle des gouvernements régionaux pour chercher des solutions durables au déplacement. Ses contributions ont permis que les régions soient visibles comme des acteurs centraux dans les politiques internationales en matière de déplacement interne.
Le rapport souligne que les gouvernements régionaux doivent être considérés comme des partenaires stratégiques, dotés de compétences claires, de ressources suffisantes et d’un rôle formel dans les mécanismes de coordination national. En plus, il insiste que la gouvernance multiniveau est essentielle pour éviter la fragmentation des responsabilités et garantir l’effectivité des politiques. En matière de services, se distingue que les régions sont prestataires clés d’éducation, de santé, de logement et de moyens de vie, donc elles doivent occuper un lieu central dans l’élaboration et la mise en œuvre des stratégies de réintégration.
Un autre aspect essentiel du document est la nécessité d’un financement adéquat et des transferts régionaux prévisibles vers le niveau régional, afin que les autorités territoriales disposent des ressources stables pour prendre en charge des personnes déplacées ainsi qu’aux communautés d'accueil. En plus, il est souligné que la propriété de la terre, la prévention des expulsions forcées et l'accès au logement social sont des piliers d’une réintégration durable.
Le texte appelle aussi les gouvernements locaux et régionaux à assumer un rôle actif dans la promotion de la cohésion sociale et la création des opportunités économiques pour les déplacés et les populations réceptrices. Des programmes d’emploi, de formation professionnelle, de soutien à l'entrepreneuriat et des actions communautaires basées dans la culture et l’art sont identifiées comme des outils efficaces pour réduire la stigmatisation et renforcer la résilience collective.
Finalement, la Rapporteur met l’accent sur les aspects intangibles - le bien-être, l'identité, le sentiment d’appartenance et la santé mentale - ils doivent être intégrés dans toutes les politiques de réintégration. Les ignorer, elle prévienne, supposerait mettre en danger la stabilité et la durabilité des solutions proposées.
La publication de ce rapport représente une avancée dans la reconnaissance des gouvernements régionaux dans le cadre de la gouvernance multiniveau sur le déplacement interne. Pour des leaders comme le président de l’Association de Régions de Mali et le Conseil Régional de Mopti, établies aussi la confirmation que les voix des régions sont écoutées dans les grands forums internationaux et que son rôle est essentiel pour la construction des solutions durables.
Dans ce contexte, le rapport peut devenir un document de travail avec une grande valeur pour le Premier Forum de Régions sur des Processus Migratoires, que ORU Fogar organisera du 1er au 3 décembre à Dakar. Une des tables de cette réunion sera dédiée au débat sur la fonction des gouvernements régionaux dans la gestion des personnes déplacées, ce qui fait que ce rapport des Nations Unies soit une référence essentielle pour orienter le débat et renforcer la position des régions dans ce secteur.