La nouvelle directrice exécutive d’ONU-Habitat, Anacláudia Rossbach, a rencontré à Barcelone des représentants de réseaux de gouvernements régionaux et locaux tels que FIDEU, Metropolis, MedCities, CGLU, Local 2030 et ORU Fogar.
Rossbach –économiste brésilienne avec plus de deux décennies d’expérience dans les établissements informels et les politiques urbaines– a pris ses fonctions le 12 août 2024, après avoir été élue par l’Assemblée générale des Nations Unies. Lors de la réunion, elle a partagé les priorités et objectifs d’ONU-Habitat pour les années à venir, en mettant l’accent sur la nécessité de faire face aux établissements précaires qui touchent des milliers de villes et près de 1 000 millions de personnes, ainsi que sur la crise mondiale du logement.
«Les villes ne sont pas préparées à des établissements informels d’une telle ampleur», a averti Rossbach, tout en proposant de lancer un processus de dialogue avec les gouvernements locaux et régionaux afin de préparer des propositions concrètes qui seront présentées lors du Forum Urbain Mondial de 2026, qui se tiendra à Bakou, Azerbaïdjan, du 17 au 22 mai.
Par ailleurs, la nouvelle directrice a souligné l’urgence de renforcer les capacités pour faire face au processus d’urbanisation accéléré à l’échelle mondiale, et a insisté sur la nécessité de politiques publiques qui –selon ses mots– pourront bénéficier du soutien d’ONU-Habitat.
Les différents réseaux présents à la réunion ont exprimé leur inquiétude face à la fragmentation des initiatives, tant entre les organisations de gouvernements régionaux et locaux qu’entre les différentes agences des Nations Unies, qui n’agissent pas toujours de manière coordonnée.
Au nom de la Global Taskforce, la secrétaire générale de CGLU, Emilia Sáiz, a insisté sur la nécessité d’une articulation permanente, dotée d’une véritable institutionnalité, entre les gouvernements locaux et régionaux et le système des Nations Unies.
Pour sa part, le secrétaire général d’ORU Fogar, Carles Llorens, a demandé à Rossbach qu’ONU-Habitat maintienne une approche territoriale allant au-delà d’un simple prisme urbain. Llorens a souligné l’importance d’atteindre un équilibre territorial et a réclamé une attention particulière au rôle des villes intermédiaires en tant qu’articulatrices du territoire. Il a également alerté sur l’impact de l’exode rural. « L’exode rural est l’un des principaux responsables de l’apparition des établissements informels dans les villes, et doit donc être une priorité d’intervention », a-t-il déclaré. En réponse, la directrice exécutive s’est engagée à intégrer cette vision territoriale dans la stratégie future d’ONU-Habitat, renforçant ainsi une dimension régionale complémentaire au développement urbain.