Ma participation au 6ème Forum LED de Séville

Daniela Andreia Schlogel

Économiste au Secrétariat d'État à la planification
Coordinatrice de la planification régionale

Paraná (Brésil)

J'ai eu l'honneur de représenter l'État du Paraná lors du VIe Forum mondial sur le développement économique local (WFLED), qui s'est tenu du 1er au 3 avril 2025 à Séville (Espagne). Cet événement a réuni des représentants de gouvernements, d’organisations internationales, d’institutions et de dirigeants communautaires afin de débattre des solutions et des stratégies visant le développement économique avec un accent local, conformément aux Objectifs de développement durable de l'Agenda 2030.

Le premier jour, j'ai participé à une table ronde particulièrement enrichissante intitulée « Pratiques, stratégies et politiques pour l'autonomisation des femmes dans l'économie ». J'ai été ravie d'entendre les récits et les expériences de femmes venues de différentes parties du monde, toutes engagées dans la construction de sociétés plus justes et égalitaires. J'ai également eu l'occasion de présenter les initiatives du programme productif du Paraná et de mettre en avant l'engagement de notre État, au Brésil, en faveur de politiques publiques intégrant la dimension de genre.

J'ai évoqué la création du Secrétariat des femmes, de l'égalité raciale et de la perspective de genre, mis en place sous l’impulsion de notre gouverneur, Carlos Massa Ratinho Junior, ainsi que l'initiative du secrétaire Guto Silva visant à intégrer les politiques en faveur des femmes dans notre plan pluriannuel 2024-2027. Il a été spécialement gratifiant de constater l'intérêt suscité auprès des autres participants par les actions que nous développons au Paraná afin de garantir aux femmes un accès aux espaces de décision et pour renforcer leur autonomie économique.

Ce même jour, j'ai également assisté à un autre panel portant sur « Les marchés publics en tant que stratégies de développement local ». Un discours qui m'a particulièrement marqué fut celui du député chilien Fernando Pérez Navarro, qui a partagé l'expérience de la ville de Huechuraba concernant l’obligation d’embaucher des travailleurs locaux dans le cadre des appels d'offres publics. Il s'agit d'une approche percutante, alliant le développement régional et l'inclusion sociale.

Pendant les pauses, j'ai pu profiter de précieux moments de réseautage. J'ai rencontré Larissa Marques da Costa, coordinatrice du Réseau ibéro-américain des municipalités pour l'égalité, qui s'est montrée très intéressée par le renforcement des relations avec les municipalités des quatre États membres du CODESUL. J'ai également eu le plaisir d’échanger avec Ana Beatriz Jordão, responsable de projet brésilien du Programme des Nations unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), avec qui j'ai partagé des expériences en matière de politiques urbaines et sociales.

La deuxième journée a été consacrée au thème « Des approches fondées sur les soins pour les stratégies de développement économique », et j'avoue que c'est l’un des sujets qui m'a personnellement le plus touché. Nous avons réfléchi à l'importance de prendre soin de celles et ceux qui prennent soin des autres — les femmes, les personnes âgées, les femmes au foyer, les personnes en situation de handicap — et à la manière dont les politiques publiques devraient reconnaître et valoriser ce travail souvent invisible. L'intervention de Céline Papin, députée de la ville de Bordeaux, a été particulièrement sensible, soulignant que les politiques de soins ne génèrent pas une croissance immédiate, mais qu’elles sont pourtant indispensables à l’édification d’une société véritablement juste.

Le maire de Bilbao, Juan María Aburto, a lancé une interpellation forte en affirmant que l'économie devrait être conçue pour inclure toutes les personnes, en mettant l'accent sur la dignité, les soins et le bien-être. Il nous a rappelé que l'être humain doit être placé au centre des politiques publiques.

Le troisième jour, j'ai été inspirée par la présentation d’Alexandra Quintanilla, vice-préfète de la province d'Azuay, qui a montré comment les ateliers de cuisine ont été utilisés non seulement comme source des revenus, mais aussi comme des espaces de sensibilisation à la violence domestique. Elle a également présenté l'initiative des blanchisseries communautaires, qui permettent aux femmes de consacrer plus de temps à d'autres activités. Ces actions, simples, mais transformatrices, m'ont fait réfléchir à la manière dont des politiques bien conçues peuvent avoir un impact sur de multiples dimensions de la vie des personnes : sociale, économique et émotionnelle.

Je rentre au Brésil profondément inspirée, avec de nouvelles idées et des contacts précieux qui contribueront sans aucun doute à améliorer les actions que nous menons déjà au Paraná. Cette expérience a renforcé mon engagement en faveur de l'autonomisation des femmes, de la valorisation des soins et de la construction d'un modèle de développement plus juste, plus inclusif et plus humain.