Au Sénégal il est parlé de «souveraineté territorial» comme clé pour le futur de l’Afrique

Le 4 novembre, dans l’ouverture du VIème Forum International de la Démocratie Participative en Afrique (FIDEPA06), ténu à Dakar, les principaux responsables du territoire africain ont considéré que la décentralisation et la démocratie participative sont la mieux réponse aux défis politiques, économiques et sociaux du continent. 

Le forum, organisé par l’Union d’Associations d’Élus Locaux (UAEL) de Sénégal - membre de l’ORU Fogar - a réuni les représentants de plus de trente pays africains, organisations internationales et réseaux de gouvernements locaux et régionaux. 

Le président de l’UAEL, Mamadou Oury Diallo, a insisté pour renforcer la souveraineté democratique et territoriale, soulignant que «la participation peut seulement s’articuler à travers les collectivités territoriales, qui sont celles qui vivent la vie quotidienne de la population ». 

Diallo a défendu la nécessité de donner responsabilité financière aux autorités locales et régionales, en signalant qu’ « elles sont celles qui peuvent rendre des comptes à la citoyenneté, car  elles sont les plus proches des personnes ». Il a remercié aussi, l’accompagnement du Gouvernement du Sénégal et son compromis avec la réforme administrative qui renforce l’action des entités locales et départementales. 

Le Ministre d’Urbanisme, Collectivités Territoriales et Aménagement du Territoire, Moussa Balla Fofana, a souligné que la décentralisation est stratégique pour le Sénégal. Avec un message de grande signification symbolique, il a affirmé que l’Afrique « ne doit pas se résigner à la fatalité » et que « l’Afrique est un territoire d’avenir et d'espoir, ici a commencé l’histoire humaine et ici aura un grand futur, non seulement pour les africains, mais pour le monde entier ».  

Le Secrétaire Général de l’ORU Fogar, Carles Llorens, a remercié l’optimisme montré par les autorités sénégalaises en relation à la réforme politique ainsi qu’en relation à l’avenir de l’Afrique. Il a mis en valeur la coïncidence entre la demande du président Diallo en faveur de la responsabilité financière des gouvernements territoriaux et l’affirmation du Ministre Fofana sur le caractère stratégique de la décentralisation. 

Llorens a expliqué des diverses expériences internationales de démocratie participative régionale, en soulignant que « la meilleur démocratie participative est celle qui donne des compétences, du pouvoir et du budget aux gouvernements régionaux, les vrais gouvernements de dimension humaine, de proximité, Km0, ceux qui - comme il a été dit -  touchent la vie quotidienne de la population » . 

Il a également rappelé le rapport présenté par l’ORU Fogar dans le Sommet international sur le financement du développement (FfD4), qui s’est tenu en juillet à Séville, qui établit une classification des dépenses publiques décentralisées. « Les démocraties participatives les plus solides sont celles qui confient des ressources aux territoires. En Allemagne, les Länder gèrent 31% des dépenses publiques. En Chine, le Parti Communiste peut devenir très centralisé, mais les provinces gèrent presque 42% des dépenses publiques. En revanche, en France, elles gèrent le 10%. Au Sénégal, au Mali ou en Côte d’Ivoire, les gouvernements territoriaux ont moins de 5%. Les situations comme celle de l'Ecuador sont paradoxales, car la Constitution exige la discussion participative du budget provincial, mais les préfectures reçoivent moins du 5% des ressources nationales, et fréquemment, le gouvernement les paie de manière irrégulière », il a souvenie. 

Llorens a conclu en soulignant le message de confiance en Afrique transmis par le ministre Fofana et il a réitéré le compromis de l’ORU Fogar pour soutenir les processus de décentralisation et de démocratie du continent. 

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